13juil.

Louis Guingot : l'art de la peinture sur tissus

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Des végétaux au camouflage !

Le célèbre peintre impressionniste Claude Monet aurait pu être l’auteur de ces belles taches colorées. Il s’agit, en fait, d’une œuvre de Louis Guingot, membre fondateur de l’École de Nancy.

Au tout début du XXe siècle, Guingot était connu par ses fresques décoratives, comme celles de la brasserie Thiers à Nancy ou du casino de Vittel et par l’invention d’un procédé destiné à rendre la peinture sur tissus résistante à l’eau et aux rayons du soleil, qu’il commercialisait sous la marque « Étoffes peintes de Nancy ». Sur des rideaux, tapis ou tentures, il déclinait à l’infini des motifs floraux et végétaux.

Sur ce détail d’un paravent, on voit bien sa manière de peindre : sans préparation sur la toile, des pigments colorés délayés avec de l’eau et de la colle sont appliqués par empâtements, en particulier sur les feuilles et sur les pétales. Grâce à cette technique particulière appelée peinture à la détrempe, Guingot a créé ces trois panneaux peints sur de la toile de jute. Cistes blancs, dahlias et genêts s’épanouissent dans une explosion de couleurs pour constituer ce paravent destiné à la décoration.

Fort de cette expérience de peintre de décor, Louis Guingot cherche à se rendre utile lors de la Première Guerre mondiale. Les uniformes des soldats étaient alors de teintes vives, bleu et rouge, qui les rendaient très visibles. En observant un caméléon apprivoisé qu’il hébergeait dans son atelier, Guingot eut l’idée de proposer une tenue militaire plus discrète qui se fonde dans le décor naturel.

Ses recherches picturales ont abouti à la création, en 1914, du premier prototype de veste de camouflage. Ce vêtement est aujourd’hui conservé dans les réserves du Musée lorrain à Nancy. Il en existe aussi une variante fabriquée par son ami le peintre Eugène Corbin dans les ateliers de couture des Magasins Réunis de Nancy, qui appartenaient alors à sa famille. Ce modèle de « Combinaison à cagoule en toile écrue camouflée » est aujourd’hui visible au Musée de L’Armée, aux Invalides, à Paris.

Retrouvez les collections du MUDAAC sur son site internet : mudaac.vosges.fr

 

Louis Guingot (1864-1948)
Paravent, vers 1900
Peinture à la détrempe sur toile de jute
(détail et vue des trois panneaux)
Hauteur 167 cm x largeur totale 250 cm
Inv. 97.2.1

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